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Du ” moi ” au ” toi ” : stop à la fierté mal placée ! 「自分」本位から「他人」本位へ:場違いな自尊心にストップ!

Karaoke1Machine1Quittez donc les frontières françaises et allez vous heurter aux préjugés de vos voisins étrangers, si vous l’osez…..Le Français n’a pas toujours bonne presse ! On l’accuse parfois d’arrogance, d’être exigeant voire même peu engageant. Est-là toute l’histoire ? Ce raccourci ne serait-il pas quelque peu simpliste ? Changeons de contexte et intéressons-nous aux relations sociales au Japon. La comparaison vaut bien le détour.

Les interactions sociales en France sont définies par le ” moi je “, là où le Japon s’enracine dans l’effacement du soi. Le mot ” watashi ” ( ” je ” en japonais ) est d’ailleurs souvent ( et volontairement ) omis dans les conversations journalières. Il est implicite, voilà tout ! Qui veut vivre en harmonie dans l’archipel nippon devra apprendre à s’effacer à la faveur de l’autre. ” Autrui ” est sublimé chez les Japonais et participe d’une entente sociale des plus plaisantes.

Vous l’aurez compris, l’impasse culturelle est inévitable. Le cadre culturel japonais n’offre pas de place à un ” je ” trop marqué. Dès lors, c’est tout un système de valeurs qui se voit mis à mal. Là où nous autres Français, élevés à coups de méritocratie, mis en compétition dans un système universitaire élitiste visant à valoriser l’individu, sommes contraints de toujours nous mettre en avant devant autrui, le Japonais adoptera une approche opposée, destinée à rendre justice à l’autre. Au Japon, si la ” face ” peut se perdre, elle peut également se donner ! La notion de ” face “, peu connue des occidentaux, est omniprésente dans les relations interpersonnelles japonaises et représente un élément central dans la relation avec l’autre. Celle-ci ne doit cependant pas être comprise comme une tentative de briller en société ou de se montrer dans toute sa superbe face à son partenaire, mais bien au contraire contribue à conforter les hiérarchies. Ainsi le subalterne donnera de la face à son supérieur et tâchera lui de ne pas la perdre, ni de la faire perdre à l’autre.

Sommes-nous donc condamnés à nous effacer encore et toujours dans un système interactionnel tourné vers autrui ? Eh bien non, justement ! Le Japon propose des garde-fous bien utiles face aux dérives de l’effacement du ” je “. Vous l’aurez peut-être pressenti, entre ” moi ” et ” toi ” il y a “nous “, là nous avançons ! Aurions-nous en France perdu notre capacité à nous poser dans ” l’entre deux ” ? Essayons donc, pour voir, autorisons-nous l’expérience ! Certaines activités purement japonaises ( ou asiatiques plus largement ) permettent ce positionnement délicat duquel découle l’harmonie sociétale tant prisée. Je vous en donne un exemple : le karaoke !

L’analyse de la pratique du karaoke au Japon est révélatrice du besoin de baliser sa relation à l’autre. Un retour vers ” soi ” à travers le ” nous ” permet d’équilibrer la balance sociale. Ouverts 24h/24 les karaoke occupent tous les coins de rue. C’est un peu notre PMU, mais en bien plus classe ! On y va entre amis, entre collègues, et le plus souvent, après quelques verres car il ne faudrait pas se laisser aller ! Des collègues de bureau soumis au quotidien à une pression hiérarchique forte nécessitant le constant effacement du ” moi ” vont pouvoir jouir pendant quelques heures d’une pause bien méritée. Cela ne donne évidemment pas licence au subordonné de dire tout haut à son patron les mille horreurs murmurées secrètement pendant ses heures sup’, mais permet de déconstruire la relation sociale et de la transposer dans la neutralité du ” nous “. Au karaoke, on ne chante pas ” contre ” mais ” avec ‘. On minimise donc l’effet ” Star ac ” ! Dès lors, nul besoin de gérer à la perfection son ” all by myself ” car dans ce nouvel état social, il n’y a pas de jugement ! A cet égard, nous avons beaucoup à apprendre de nos amis nippons. Je l’annonçais en introduction, le Français peut être perçu comme arrogant. Ne serions-nous pas dans un cas classique de surcompensation face à la peur du jugement ? Au PMU, on ne se permet pas de chantonner Céline par peur de la critique ! Le Japonais, lui , n’a pas ces états d’âme. La performance est en option. On chante pour décompresser, on chante ” ensemble “, on chante dans le moment. Le retour au bureau, pour ceux qui n’auront pas succombé à leur coma éthylique, ne posera en outre aucun problème. Ce qui se passe au karaoke, reste au karaoke ! Ouf, nous voilà rassurés ! L’expérience au karaoke au Japon vous permettra d’aller plus en profondeur dans vos relations sociales, amicales voire même professionnelles sans crainte de répercutions. Fatalement mettre la honte à son patron sur le dernier tube de Britney Spears, ça peut crisper ! En France peut-être, pas au Japon.

Stop à la fierté mal placée ! Un retrait du ” soi “, exacerbé et potentiellement tourné vers le conflit, vers un ” nous ” consensuel ne vaut-il pas la crainte d’une fausse note ? Si vous êtes convaincus, faites comme moi et lancez-vous : All by myself, ANYMOOoooOOOoooOOOoooRREEEEEEEEE !!!!!!!!!

Par Matthieu Lavalard

「自分」本位から「他人」本位へ:場違いな自尊心にストップ!

フランスから一歩外国に出てみると、外国でのフランスに対する偏見に直面す
ることでしょう。必ずしもフランス人の評判は良くありません!横柄、気難しい、ひいては感じが悪い、とまで非難される場合も。この話題について論じると長 くなりそう?こんなまとめ方は簡単に過ぎる? それでは話を変えて、日本における人間関係について少し考察してみましょう。この比較は回り道に値します。
フランスにおける他者とのかかわり合いは「私は(自己主張)」で決定づけられますが、日本では自分を消すという文化が根付いています。日常会話では「私」 という言葉(フランス語の “je”)が省略されることもしょっちゅうです(しかもわざと)。なぜなら、それは暗黙の了解だから。日本で周囲と摩擦を起こさず生きていきたい人は、他 人のために自分を消すことを学ぶ必要があります。日本人にとって「他人」は崇高なものであり、心地よい相互理解を築く鍵となっています。
おわかりのように、日仏の文化の違いによる行き詰まりは避けられません。日本の文化では「私」が目立ちすぎることはありえないのです。そこで我々フランス 人の価値観は砕け散ることになります。能力主義で育てられ、個人を評価するエリート主義の大学制度の中で競争にさらされるフランス人は、常に他人より前に 出ることを強いられています。一方日本人は他人の値打ちを評価するという正反対のアプローチをとります。日本では、「顔(体面)」は失うことができ、同時 に互いに与え合うこともできるのです!日本では人間関係において西洋人にはなじみの薄い「体面」という概念が絶えず付きまとい、中心的な要素となっていま す。ただし、この概念は集団の中で目立とうとするとか、相手より優れている点をひけらかすという意味ではなく、むしろ序列を強化する役割を果たしていま す。例えば部下は上司の顔を立て、他人の面子をつぶすことなく上司の面目を失わせないように努力します。
それでは我々フランス人も、他人を尊重する人間関係という文化の中で、絶えず自分を消さなければならないのでしょうか。答えはノン!日本には、「私」の消 去に対抗する予防線が用意されています。お気づきの方もおられるでしょう。「私」と「あなた」の中間には、「私たち」という概念があるのです!フランス人 も、「二人の間」に身を置く力を持っているはずです。ですから、試しにやってみましょう!まさに日本的な(より広くはアジア的な)アクティビティーの中に は、社会的調和が重視されこの微妙な立ち位置が許されるものがあります。一例を挙げましょう。カラオケです!
日本におけるカラオケの習慣を分析すると、他人との関係に道しるべをつけたいという欲求が明らかになります。「私たち」を通した「私」への回帰が、社会的 バランスを保たせているのです。24時間営業のカラオケ店は町の至る所にあります。フランスのPMU(場外馬券売り場 )のようですが、もっと上品です!友人や同僚と、一杯飲んだ後で行く場合が多いです。景気を付けてから行く必要がありますからね!会社という縦社会で常に 滅私奉公を迫られている同僚たちは、当然得るべき数時間の息抜きを満喫することでしょう。もちろん部下が上司に対して、残業中にこっそり囁かれている数々 の愚痴をその場ではっきり言う、というわけにはいきませんが、人間関係を一度解体して「私たち」という中立的な態度に置き換えることができる場なのです。 カラオケでは、誰かに「対抗して」ではなく「一緒に」歌います。「スター・アカデミー 」のような競争はありません! ですから、「何もかも自分で」完璧に歌う必要はないのです。この新しい人間関係にあっては、審判はないのです!この点については、フランス人は日本人から 学ぶところが多くあります。冒頭で述べた通り、フランス人は横柄だとみられる場合があります。私たちは審判を恐れるあまりの補償過剰 というよくあるケースに陥っているのでは?フランスの場外馬券売り場では、人びとがセリーヌ・ディオンの歌を口ずさむことはまずありません。他人からの 「下手だ」という批判が怖いですから! 一方日本人は、そうした気持ちを持ちません。うまく歌えるかどうかは重要でないのです。リラックスするために歌うのであり、「みんなと一緒に」歌うのであ り、その場限りで歌うのです。飲み過ぎた人以外は、翌日仕事に戻ることに何の問題もありません。カラオケ店で起きたことは、カラオケの場に留まるのです! やれやれ、一安心。日本でカラオケを体験すれば、その影響を心配することなく、人付き合い、友人関係、さらには仕事上での人間関係をも深めることができる でしょう。ブリトニー・スピアーズの最新ヒット曲で上司に恥をかかせることは、フランスでは気まずいかもしれませんが、日本ではそうではありません。
場違いな自尊心にストップ!全体の調和を乱すことが心配ならば、対立を生みかねない激しい自己主張 を引っ込めて、お互いに共感する「私たち」の文化に溶け込むべきでは?この主張に納得された方は、私と同じように思い切ってやってみてください。“何もか も自分で ”はもう止めだ!

1 カフェに併設されている場合が多い。
2 勝ち抜き制で歌手デビューを目指すフランスのリアリティ番組。
3 劣等生を克服しようとする努力が普通以上の能力を発揮させること。心理学用語。

ラヴァラール マチュー

Tous les 7 portent bonheur ! 7は幸運の数字!

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Faites vos jeux, rien ne va plus, kems !, contre-kems ! Amis gamblers venez tenter votre chance au Pachinko ! Si vous vous sentez d’humeur chanceuse, le Japon a pensé à vous et on l’en remercie chaleureusement, ou pas…N’ayant jamais rien gagné aux jeux, étant maudit du bingo, moqué par le morpion et discriminé par le loto, il me sera difficile de ne pas être parti pris (mauvais perdant que je suis !), mais je vais tenter de ne pas vous gâcher votre (très hypothétique) plaisir.

Le Pachinko est au Japon ce que la machine à sous est à Las Vegas. Wikipedia, qui sait tout (ce qui est très agaçant du reste), nous apprend que cette charmante invention fut importée de Chicago (puis modifiée) par un détaillant japonais d’Osaka vers la fin de l’ère Taisho (30 juillet 1912 – 25 décembre 1926). Ingénieux hybride entre le flipper et la machine à sous, le Pachinko reste un passe temps privilégié pour le Japonais en mal de sensations fortes (ou de vie sociale). Ne jugeons pas, certains préfèrent le point de croix, d’autres l’intégrale de Desperate Housewives, les goûts et les couleurs vous savez…Il n’empêche que le Pachinko représente une industrie très lucrative et a tout pour entraîner le joueur naïf dans un engrenage marketing bien ficelé ! Machines plus illuminées qu’une parade chez Disney, musique à tue-tête empêchant tout effort cognitif, la recette est somme toute classique mais fonctionne bien ! (Petite mise en garde dans cette histoire, si vous êtes allergiques à l’odeur de tabac froid, comme dirait Gandalf : « Fuyez, pauvres fous ! »).

Dans les faits, le Pachinko, comment ça marche ? Achetez tout d’abord des petites billes métalliques. Insérez- les, les yeux dégoulinants d’espoir, dans la machine. Sous une tension digne du plus flippant des Hitchcock, regardez les billes tomber sur ce plan incliné, danser entre les obstacles et occasionnellement s’engouffrer dans des trous judicieusement mal placés. Votre seule prérogative est de contrôler la vitesse de libération des billes, et…puis c’est tout ! Ceci étant dit, lorsqu’une bille tombe dans un trou, un mécanisme se déclenche et entraîne trois roues type « machine à sous ». Comme à l’accoutumée, trois symboles identiques vous octroient…plus de billes ! On peut donc recommencer à amasser ces sphères porteuses de tant de promesses.

A la fin de votre partie, vous pourrez échanger vos gains contre, non pas de l’argent, mais des lots ! Et oui, la loi japonaise prohibe (en théorie) l’échange de ces billes contre du liquide. Maintenant que vous savez tout sur le Pachinko, une seule question reste en suspend : vous laisserez-vous tenter ?

Par Matthieu Lavalard

7は幸運の数字!

ケムス!ケムス返し1 !ゲームや賭け事、どうにもならない時がありますね。ギャンブラーの皆さん、パチンコで運だめしをどうぞ!ツイてる気分にぴったりのこの日本の娯楽は、大 喜びの結果を、または正反対の結果をもたらすでしょう…ゲームにさっぱり弱く、ビンゴに呪われ、モルピオン(五目並べ)にからかわれ、ロトにも見放されて いる私としては、どうしても偏見を持ってしまうのですが(潔くない敗者なので!)、皆さんのお楽しみを台無しにしないようにしましょう(お楽しみの結果は 保証できませんが)。

日本におけるパチンコとは、ラスベガスにおけるスロットマシンのようなものです。何でも知っている(知っていすぎてイ ライラするくらいの)ウィキペディアによると、この素敵な発明品は大正時代(1912年7月30日-1926年12月25日)の末期に大阪の小売商がシカ ゴから輸入し、改造したものです。フリッパー(ピンボール)とスロットマシンが巧みに組み合わされたパチンコは、強い刺激(社会生活ともいう)に飢える日 本人の一大娯楽であり続けています。その是非は問わないことにしましょう。刺繍の方が好きな人も、「デスパレートな妻たち」全話を鑑賞する方が好きな人も いるでしょう。人それぞれです。とはいえ、パチンコは非常に儲かっている産業であり、お人よしのギャンブラーは、よくできたマーケティングの歯車にいやで も引きずり込まれるのです!ディズニーランドのパレードよりもけばけばしく輝くマシンと大音量の音楽が思考能力を麻痺させる中、収入はごくありきたりの金 額なのですが、うまくいっているのです!(ただしご注意を。タバコの煙がお嫌いならば、ガンダルフ2 の言うように「哀れな狂人よ、立ち去れ!」)

で は実際にパチンコとはどういうものでしょうか。まず金属製の小さな玉を買い、希望に目を輝かせてマシンに入れます。傾いた台の上には障害となる釘が打って あり、その間を踊るように玉が転がって、わざわざ難しい場所に開いている穴に時おり飲み込まれてゆく様子を、ヒッチコック映画のこの上ない恐怖感に等しい 緊張感をもって眺めます。自分でできることといえば、玉をはじく速度を調節し…以上終わり!それでも、玉が穴に落ちればからくりが働き「スロットマシン」 式の3つのシリンダーが回り始めます。例によって3つの絵柄が揃えば、さらに玉が出る!それを元手に希望の光である玉を再び集めにかかれるというわけで す。

ゲームが終わったら、獲得した玉はお金ではなく景品と交換できます。そう、日本の法律
では(理論上)パチンコ玉の換金は禁じられています。さあ、パチンコについてすべてがわかったところで、残る質問はたったひとつ。試してみますか?

1 ランスのトランプゲーム。二人組で戦う。手元に同じ数字が4枚揃ったらあらかじめ決めたジェスチャーで相方に知らせ、相方がそれに気付いてケムス!と宣言したら勝ち。敵のチームがそのジェスチャーを見破りケムス返し!と言 ったらそのペアが勝ち。
2『指輪物語』シリーズに登場する魔法使い。

ラヴァラール マチュー

Le magasin de Nicolas Soergel ne compte pas pour des prunes 五世代にもわたる梅の歴史

 

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C’est en allant au fond du magasin que notre regard croise une énorme bassine en bois, occupant une place considérable ; surprenante histoire du passé encore vivant, même si les 360 kg de prunes ne sont plus macérés dans cette cuve. Vestiges bien gardés dans des bocaux, datés pour les plus anciens de 1871, c’est à dire l’ère Meiji jusqu’à l’année en cours. Les prunes, bien conservées, deviennent alors l’objet de la curiosité des clients qui recherchent l’année de leur naissance. Certains s’exclament. “Ah ! Celles-ci ont gardé une texture intacte, en revanche celles-là sont moins bien conservées. ” Sans aller toutefois jusqu’à en tirer un oracle : ” Dans mon bocal, quelles belles prunes ! Certainement une bonne année ! Mais les tiennes sont rabougries….” Ces bocaux de prunes restent avant tout le fil conducteur de l’histoire d’une famille, sur cinq générations.

A Odawara, un dîner “historique”, avec au menu la période de Meiji, a été organisé par la mairie. Les habitants y sont conviés et, par le plus grand des hasards, Nicolas Soergel et sa femme en s’y rendant, vont découvrir un roman avec des recettes dont l’auteur s’avère Monya Komine, le dernier chef des cuisines de la forteresse d’Odawara en 1871. ” Ne serait-ce pas l’ancêtre de Madame Soergel, ne porte-t-il pas le même nom qu’elle ! ” Ce Moniya Komine a créé le restaurant ” Chinriutei” qui deviendra plus tard un magasin.

L’arrivée dans ce magasin de Nicolas Soergel qui était un expatrié, habitué à relever des défis financiers et marketings dans des compagnies  de prestige, laissera perplexe le personnel japonais, peu enclin au changement. En outre, les commerçants concurrents, iront directement s’adresser à sa femme pour lui faire comprendre que la place d’une femme n’est pas à la tête d’une compagnie. Malgré cela, le couple est résolu à s’installer définitivement à Odawara, mettant la clé sous le paillasson de son bel appartement. Leur priorité est de sauver l’entreprise, couverte de dettes. Nicolas croit à cet adage : ” Qu’est-ce qu’on change, qu’est-ce qu’on garde ? “, une rigueur qui vient de son côté allemand. D’autre part, il est attaché sentimentalement à cette aventure familiale, et c’est là son côté français.

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Les enjeux économiques ne sont plus les mêmes. Le chiffre d’affaire annuel a baissé de 55 pour cent, car Odawara est moins fréquenté par les touristes. L’ancien propriétaire du magasin, le grand-père de Madame Soergel, en remettant les livres de compte à ses successeurs leur confie qu’il ne faut en rien changer les habitudes, juste maintenir le même cap. Mais comment faire face aux changements alimentaires des japonais. Moins de riz consommé, moins de denrées alimentaires comme cadeaux ont entraîné la déstabilisation de grands magasins tels Takashimaya et Mitsukoshi, belles vitrines d’antan du Japon. Certes les citrons, les prunes, les mandarines, et les oranges sont récoltés en abondance chaque année à Odawara. La qualité des ” umeboshi” ou la liqueur de prune, ” umeshu” n’est plus à démontrer. Ces produits du passé, l’équivalent d’un label, comment les perpétuer en les transformant, comment introduire une autre approche, et répondre à une nouvelle demande ? C’est grâce à l’intervention du chocolatier Jean-Charles Rochoux qui a élaboré un nouveau concept de chocolat, au goût  ” sakura”, et qui a emporté un franc succès au salon du chocolat de Paris en octobre 2012. Une distinction méritée ! Ces boîtes de chocolat sont très demandées aux fêtes de mariage. Toute une gamme de nouvelles saveurs va être créée : brownies avec des morceaux de prunes, galettes  bretonnes au citron et aux prunes ou nouveau style de ” snack “.

Si le concurrent n’est plus le voisin, comme le prétendait le grand-père de Madame Soergel, mais le marché mondial, la vente en ligne s’impose. Nicolas Soergel, s’associe donc avec de petites compagnies artisanales et familiales européennes, favorisant la diffusion des produits authentiques japonais et étrangers comme la mozarella à lente fermentation au lait de buffle ou l’huile de truffe. Certains projets audacieux, telles la création des nouveautés culinaires et d’autres à long terme, s’inspirent du travail des artisans. Reconstruire le château d’Odawara, à l’authentique, tout en bois, ou créer une douceur à l’effigie du château, c’est surtout remettre le travail artisanal à l’honneur et c’est aussi la possibilité d’une reprise économique.

Des offres mirobolantes tentent de faire replonger notre propriétaire du magasin ” Chinriu Honten ” dans sa vie d’expatrié de jadis. Mais les artisans qu’il côtoie ne sont plus en quête du bonheur, ils le possèdent déjà ! Ils inspirent Nicolas. Vraiment, Nicolas, sans regret ?

五世代にもわたる梅の歴史

 

店の奥に向かうと、巨大な木製容器が鎮座しているのが目に入ります。この桶の中で360㎏の梅が漬けられることはもうありませんが、ここには驚くべ き歴史が今でも息づいているのです。古くは1871年(つまり明治時代)から今年のものまで、瓶の中に歴史の名残はしっかりと保存されています。保存され た梅はお客さんたちの興味を引き付け、みな自分の生まれ年の梅を探し始めます。「ああ!これは元のまま良く残っているけど、こちらのは今ひとつ」などと声 が上がります。さすがに「ああ!私の瓶はとても綺麗な梅!きっといい年だったんだ。それに比べてあなたのは…」などと言い出すことはありませんが。こ れらの瓶は、何といっても、五世代にわたる家族の歴史を紡ぐ糸なのです。

小田原では、明治時代の食事を再現した“歴史的ディナー”の会が市 役所の主導で催されました。市民として招かれたその席で、ニコラ・ヅェエルゲル夫妻は、偶然、小田原藩の最後の料理頭として仕えていた小峯門弥が著した、 料理の作り方が書かれた書物を目にしました。「これは、ヅェルゲル夫人のご先祖ではありませんか。苗字が同じですよ!」小峯門弥は1871年(明治4年) 料亭「枕流亭(ちんりゅうてい)」を創業し、後にこれが、「ちん里う」本店となったのです。

一流企業で財務やマーケティングに携わる日本駐在員であったニコラ・ヅェルゲルがこの店の経営に加わったことは、変化を好まない日本人従業員を戸惑わせました。

さ らに、近隣の競合店は、店の後を継ぐ決意を固めた彼の妻に対して、女性が社長になるべきでないと意見するほどでした。それでも、ヅェルゲル夫妻は、小田原 に定住する覚悟を決め、立派なマンションを後にしたのです。二人が目指したのは、借金まみれの店を救うことでした。ドイツ人の父とフランス人の母との間に 生まれたニコラは、ドイツの血からくる厳格な「取捨選択」をモットーとしながらも、気持ちの上では家族の歴史を守ることを大切に思っていました。これはフ ランスの影響でしょう。

小田原を訪れる観光客が減少したことから、店を取り巻く経済情勢も前とは一変し、年間の売上高は55%も低下してい ました。ヅェルゲル夫人の祖父にあたる先代の社長は、店の帳簿を夫妻に委ねる際に、何も変えずこれまで通りの商売のやり方を守っていくよう伝えました。し かし、それでは日本人の食生活の変化に対応できません。米の消費量が低下し、食品を送る習慣が減ったことで、高島屋や三越といった往年の名だたる百貨店が 苦境に陥っているのです。確かに小田原では毎年、レモン、梅、ミカン、オレンジが豊富に収穫され、「梅干し」や「梅酒」の質が高いことは改めて言うまでも ありません。こうした昔ながらの価値を伝える品々をこの先も残してゆくためにはどう変化させればよいのか。どのような新しいアプローチが考えられるか。新 しい需要にどう応えていったらよいのか。これらの問いの答えとして、ニコラはパリに店を構えるチョコレート職人、ジャン=シャルル・ロシューの協力を得 て、ちん里う本店の桜花漬を使った「和ショコラ桜」という新しいコンセプトのチョコレートを考案しました。このチョコレートは2012年10月にパリで開 催された見本市「サロン・デュ・ショコラ」で大成功を収めるという栄誉に輝き、結婚パーティーに際しての注文も相次いでいます。今後も、梅の入ったブラウ ニー、レモン風味や梅風味のガレット・ブルトンヌ(焼き菓子)、そして新しい形の「スナック」など、これまでにない味わいのシリーズを続々と考案する予定 です。

先代の社長が語る通り、ちん里うの競争相手は今や近隣の店舗でなはく全世界の市場であるとしたら、欠かせない手段がオンライン販売で す。そこでニコラは家族経営で職人技による生産を行っているヨーロッパの小規模会社と連携し、日本と外国の「本当にいいもの」のオンライン販売を始めまし た。外国製品の一例は、水牛の乳をゆっくりと発酵させて造ったモッツアレラチーズや、トリュフオイルなどです。こうした職人たちの仕事に着想を得て、新た な料理の考案だけでなく、より長期的なプロジェクトなど、いくつかの大胆な計画が生まれています。小田原城天守閣の木造での復元、あるいは小田原城をデザ インした菓子の考案などは、とりわけ職人技に再び脚光を浴びせることにつながり、ひいては景気の回復につながる可能性も秘めています。

「ちん里う本店」の常務を務めるニコラのもとには、かつての駐在員生活に戻らせようとする夢のようなオファーもいくつか届いています。それでも彼はすでに、職人たちとの密接な付き合いから多くのものを得て、お互いに幸せな関係を築きあげています。

本当に、ニコラ、後悔はありませんね?

Nihon Ichiban   www.anything-from-japan.com

パスカル バトリ

 

 

Le Maestro des cocktails à El Cafe Latino. エル・カフェ・ラティーノのカクテルマスター

El Cafe Latino TokyoEl cafe Latino, un nom qui est répertorié parmi ceux des bars et établissements, où les professeurs de salsa dispensent leurs cours, n’est pas inconnu des clients du quartier de Roppongi. La première particularité de cet endroit et qui retient l’attention, c’est la variété des origines de son personnel. Une clientèle essentiellement féminine s’agglutine autour du bar, dégustant un cocktail aux couleurs acidulées. Devant elles, un homme de grande taille, agite énergiquement son shaker et derrière sa longue mèche, les yeux baissés, rarement rivés sur ses admiratrices, est absorbé dans ses compositions. La deuxième surprise est de constater qu’il est le seul japonais parmi le personnel. Les habitués de ce lieu l’appelle affectueusement par son diminutif “Ryo-chan”. Malgré sa jeunesse qui se remarque, il manipule les ustensiles avec rapidité et agilité, avec un air grave lorsqu’il mesure les doses de ces ingrédients. Dès qu’il ouvre son shaker, le répertoire classique des cocktails vient à l’esprit du client, daiquiri, cuba libre ou autre. Il tend le verre avec un grand sourire vainqueur, une révolution a dû se produire dans cet endroit ou dans la tête de ce jeune barman. Mais quel est donc ce cocktail aux tons rouges dont la surface est recouverte de pétales de rose ou une boisson d’un beau rose semblable à celui des fleurs de sakura dont les pétales restent sur la langue ? Ils n’ont ni nom ni référence sur aucune carte. Le raffinement du goût salé-sucré du sakura réveille les saveurs orientales. Sur un fond musical aux tendances latines, le shaker s’agite et redouble de frénésie, notre barman esquisse quelques pas de salsa. Qui aurait pu l’imaginer ainsi en le revoyant des années en arrière, dans un grand bar de Roppongi servir des clients discrets, dans une ambiance feutrée ! Arrivé par la suite à El Cafe Latino, à ses débuts, il aurait voulu fuir cette clientèle étrangère trop vivante et agitée. Ryohei demeure avant tout concentré sur les nouvelles compositions de ses cocktails, habité par cette obsession de créer. Il ne recherche pas l’attention des clients , et encore moins les photos et les louanges. Lui faire plaisir, c’est venir découvrir ses boissons. Il peut toujours se vanter d’avoir fait tourner, à son insu, la tête de plus d’une de ses clientes.

Par Pascale Batori

El-Cafe-Latino

エル・カフェ・ラティーノのカクテルマスター

El Cafe Latino(エル・カフェ・ラティーノ)は、サルサのレッスンも受けられるバーとして六本木ではよく知られています。

こ の店の第一の特徴は何と言っても、スタッフの出身国の多様さです。客層は圧倒的に女性が多く、カウンターに鈴なりとなって、ちょっと刺激的な色のカクテル を味わっています。その前に立つ長髪の大柄な男性が、力強くシェイカーを振っています。伏し目がちな視線は、うっとりと彼を眺める女性たちに注がれること はほとんどなく、自分が作っているカクテルに集中しています。第二の驚きは、彼がこの店でただ一人の日本人スタッフということです。

常連客 は彼のことを、親しみを込めて“リョウちゃん”というあだ名で呼びます。その若さに似合わず、彼は道具を巧みに操り、材料を量るときはにはいかめしい顔つ きになります。彼が振り終わったシェイカーを開けると、客はダイキリやキューバ・リブレといったクラシックなカクテルが注がれるものと予想します。彼は得 意げに、にっこりと微笑んでグラスを差し出しますが、それを見ると、この店、あるいはこの若いバーテンダーの心の中で何かの革命が起こったとしか思えませ ん。表面が薔薇の花びらに覆われたこの赤いカクテルは、そして桜の花びらが入ったこの美しい桜色の飲み物は、一体何?これらのカクテルに名前はなく、メ ニューにも載っていません。甘味と塩味が絶妙なバランスの桜の味は、東洋風の味わいをもたらしてくれます。ラテンな音楽をバックにシェイカーが振られ、店 内の熱狂をさらに盛り上げます。彼らバーテンダーはかすかにサルサのステップを踏みます。この姿を見て、彼が何年か前までは六本木の一流バーで、ひっそり とした雰囲気の中、慎み深いお客さんたちを相手にしていたなどと誰が想像できるでしょう!その後エル・カフェ・ラティーのに移ってすぐの頃には、この店の 騒々しすぎる、それまでの客層とはあまりに違う客たちから逃げ出したいと思ったはずです。それでも亮平は何より自分が作る新しいカクテルのことに集中し続 けています。常に何か新しいものを生み出すことに取りつかれているのです。お客さんから注目されたり、写真を撮られたり、褒められたりすることを求めては いません。その手から作り出されるカクテルを発見しに来てもらうことが、彼にとっては大きな喜びなのです。

亮平は絶えず、自分が知らないうちに、大勢の女性客をとりこにしてきたのです…

バトリ パスカル